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Championnats du monde :Le forfait des judokas camerounais (09.09.2010)
Les cinq champions d’Afrique n’ont pas pu quitter le pays, à cause d’une atmosphère d’incertitude totale.Progressivement, on a avancé pour y arriver. Les judokas camerounais ne participeront pas aux championnats du monde de judo qui s’ouvrent à Tokyo ce matin.
Dieudonné Dolassem (- 90kg), Franck Martial Moussima (-100kg), Félicité Mballa et Philomène Bata (- 48kg) et Weyinjam Ngandeu (-52 kg) l’ont appris à leurs dépens. Eux qui se sont régulièrement entraînés et qui n’attendaient qu’à voir les procédures administratives leur accorder la possibilité de se mesurer aux autres judokas du monde entier. A l’évidence, le constat s’est fait seul. «Je ne sais pas ce qui a bloqué ; nous nous sommes entraînés et c’est la fédération qui devait s’occuper du reste. La compétition s’ouvre demain, qu’est-ce que vous voulez qu’on vous dise ?» a vaguement répondu Dieudonné Dolassem, dans une voix grave qui ne pouvait cacher la déception d’un athlète qui rêvait de faire retentir l’hymne national du Cameroun dans le ciel nippon. Ce sera pour une éventuelle prochaine fois.
Joints au téléphone, les responsables de la Fédération camerounaise de judo (Fécajudo) ne parviennent pas à expliquer les raisons pour lesquelles les ambassadeurs camerounais n’ont pas pu faire le voyage, mais laissent entendre leurs divisions internes. Eloi Bidoung, le premier vice-président, dit avoir «fait tout ce que je pouvais». Avant de lancer qu’«on n’a pas pu avoir des certificats de transit en France». Mais, relance-t-il, «on aurait pu se passer de ça en empruntant Royal Air Maroc qui devait faire le trajet Yaoundé-Casablanca-Beijing-Tokyo, mais le président ne s’y est pas investi». Me Ewane Essambo, ledit président, parle d’autre cause. «C’est un problème de financement», tranche-t-il, sec. L’homme dit avoir passé toute la journée d’hier (mardi, Ndlr) «à faire le pied de grue au ministère des Sports en croyant que le ministre pouvait débloquer la situation ; rien», dit-il. Faux ! Peut lui rétorquer son adjoint qui affirme que «la fédération n’a jamais déposé de dossier au ministère». Alors que d’autres sources dans certains médias disent que la fédération a déposé les dossiers tard. Ce que n’admet pas la patron de la fédération. «Et maintenant qu’on est déjà en train de déposer des demandes pour des compétitions prévues en 2011, qu’est-ce qu’on dit ?»
Désormais, «cette absence compromet nos chances de qualification pour les jeux olympiques», se plaint Dieudonné Dolassem qui explique qu’«on est dans la course au points et c’est une compétition majeure». Au
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lendemain des 31èmes jeux africains qui se sont déroulés à Yaoundé du 15 au 18 avril dernier, Alexis Chifor indiquait déjà que «pour être qualifié aux jeux olympiques, il faudra être dans les 22 mondiaux». Ce qui suppose que le Cameroun peut déjà certainement dire adieu à Londres 2010 en ce qui concerne le judo, puisqu’il leur manquera l’occasion d’engranger davantage de points à cet effet.
Me Ewane Essambo, lui, reste optimiste. Pour lui, il reste une possibilité qu’offre un séjour au centre international olympique d’Algérie. «On va se battre maintenant pour les faire rejoindre ce centre la semaine prochaine pour un stage. Ils y resteront jusqu’aux jeux olympiques ; et ainsi, ils auront la possibilité de prendre part à ces jeux olympiques», développe Me Ewane Essambo, dans un élan d’espoir. Plus réaliste, Dieudonné Dolassem ne se montre pas très enthousiaste : «pourquoi courir pour se qualifier ?» se demande le médaillé d’argent des championnats d’Afrique qui fustige le slogan «impossible n’est pas Camerounais».
Occasion pour le judoka de remettre sur la table la question des «primes de performance» qui ne leur ont jamais été reversées depuis les 31èmes championnats d’Afrique qui se sont tenus à Yaoundé. «Un responsable du ministère des Sports m’a dit que le ministre était fâché ; mais nous avons tout de même participé à une compétition de souveraineté».
On se souvient que le Cameroun qui organisait la compétition, n’avait pas pu faire mieux que la quatrième place, mais s’était consolé avec le modeste titre de premier pays d’Afrique sub-saharienne. Un lot de consolation pour un pays qui en réalité était quatrième derrière la Tunisie, le Maroc, l’Egypte et l’Algérie. Une performance que les athlètes avaient prise comme le résultat d’une mauvaise préparation. Si on veut des médailles, qu’on mette les moyens», avait lancé Dolassem, non content des conditions de travail dans lesquelles les judokas camerounais avaient préparé cette grand-messe continentale. En clair, il s’agissait d’«un manque de compétition», car «on s’entraîne, on se connaît, mais on ne fait pas de stage, on ne fait pas de compétition», ajouté au fait que «tout n’a pas été mis à la disposition du staff», avait dénoncé Alexis Chifor.
En outre, l’organisation avait mis à nue l’amateurisme du Cameroun. Le général Lassana Palenfo, le président de l’Union africaine de judo, avait menacé de mettre un terme à la compétition à mi-parcours, en observant les multiples défaillances (absence d’un dispositif de santé, du matériel inadapté,…)
Écrit par Lindovi Ndjio
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