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Finale de la coupe du Cameroun : Au commencement était …Tombi à Roko ! (03.12.2007)
Intronisé commissaire du match au départ par la Fécafoot, il a été mis de côté à la suite de fortes pressions venues du ministère des Sports et, curieusement, de l’intérieur de la Fécafoot.
On savait quel est l’intérêt que les uns et les autres accordent à la finale de la coupe du Cameroun, occasion unique de serrer la main du chef de l’Etat, si rare en d’autres occasions. Mais on ne savait pas que cette finale suscitait les intérêts au point de créer des inimitiés insoupçonnées et de se transformer en un théâtre de règlement de comptes. Il est vrai que, depuis plusieurs années, des rumeurs font état de la sélection arbitraire des fédérations admises à être présentées au chef de l’Etat contre espèces sonnantes et trébuchantes. Il est aussi vrai que cette année, le business autour de dame coupe a été ravivé à la faveur des 25 millions de Mtn pour la préparation de la finale, réclamés sans aucune pudeur par Thierry Augustin Edjoa, le ministre des Sports et les multiples demandes de sponsoring envoyées dans les entreprises et contrôlées de près par les services du Minsep. Mais, là où le ministre des Sports s’est davantage illustré, c’est autour de la désignation du commissaire du match de la finale, pouvoir exclusif de la Fécafoot. Augustin Edjoa s’y est embourbé sans aucune réserve, allant de la contestation du commissaire désigné. Tombi à Roko Sidiki, par ailleurs président de la commission centrale de désignation des arbitres, se trouvait, malgré lui, au centre d’une grosse controverse.
Dans un premier temps, le ministre des Sports a proposé comme commissaire de match son directeur de l’administration générale, Pierre Noungui. Face à la sourde oreille de la Fécafoot, les propositions étant faites dans l’informel, Augustin Edjoa change de stratégie et propose comme commissaire de match, Otto Pfister, l’actuel entraîneur des Lions indomptables. Cette dernière proposition de Augustin Edjoa avait pour but de tenter une réconciliation en force entre Otto Pfister et la Fécafoot qui avait refusé de parapher son contrat, mais affichait publiquement la non maîtrise des textes régissant le football par celui qui fait office de ministre des Sports. Selon les règlements de la Fifa, les entraîneurs des clubs ou des sélections ne doivent pas être désignés comme officiels des rencontres. Voilà pourquoi cette ultime proposition du ministre des Sports a fait sourire la Fécafoot. Mais Augustin Edjoa était tellement obnubilé par la volonté de faire la peau à Tombi à Roko qu’il a perdu de vue plus d’une logique. Mais que reproche-t-on réellement à Tombi à Roko Sidiki, le commissaire désigné par la Fécafoot ?
Le prétexte de l’affaire Bamboutos
C’est vendredi, à 19 h 30, que la lettre de Thierry Augustin Edjoa a atterri à la Fécafoot. Dans cette correspondance, le ministre demandait le remplacement de Tombi à Roko comme
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commissaire du match de la finale. Raison évoquée, son implication dans l’affaire Bamboutos de Mbouda. Augustin Edjoa a toujours du mal à digérer l’affront de la Fécafoot pour la réhabilitation du club des Bamboutos. Il présente alors Tombi comme celui par qui cette affaire a été déclenchée, ce qui est, pour lui, une raison suffisante pour sa mise à l’écart. A titre de rappel, Tombi à Roko était l’inspecteur du fameux match entre Bamboutos et Fédéral ; et c’est lui qui a eu le courage de dénoncer la corruption du stade. Le problème dans l’accusation portée par le ministre contre Tombi à Roko est qu’il n’était pas le seul acteur de la dénonciation. On peut citer, entre autres, le commissaire du match, Aka Amuam, membre de la commission d’homologation et les quatre arbitres désignés pour cette rencontre. Parmi ces arbitres, se trouvait Endeng Zogo qui se trouve être l’un des arbitres désignés pour la finale. La polémique l’a contourné pour se concentrer sur Tombi à Roko. Si donc, l’affaire Bamboutos était la raison principale de la mise à l’écart de Tombi à Roko, Endeng Zogo aurait pu trinquer lui aussi. Mais pourquoi sanctionnerait-on quelqu’un, si le fait de ne pas être désigné commissaire du match de la finale est une sanction, pour avoir eu le courage de dénoncer une corruption criarde qui avait heurté la sensibilité de tous ceux qui étaient au stade ce jour là ? Augustin Edjoa en s’embourbant dans une telle logique, n’aurait pu s’en sortir s’il n’avait pas bénéficié d’autres complicités. Les premières complicités viennent de la Fécafoot. Abbo Mohamadou, vice-président de la Fécafoot et par ailleurs président de la commission de la coupe du Cameroun, avait ouvertement manifesté son désir d’être le commissaire de la finale. Il a même confié à certains proches qu’il attendait cette occasion qu’il croyait pouvoir tenir cette année. Lorsque Tombi à Roko a été désigné, c’est lui le premier qui a émis des réserves en évoquant maladroitement son implication dans l’affaire Bamboutos. On le soupçonne d’avoir amplifié cette thèse lors de la préparation de cette cérémonie avec la présidence et le ministère des Sports, puisqu’il représentait la Fécafoot aux multiples réunions préparatoires. Pire encore, Abbo Mohamadou a fait parvenir à sa hiérarchie de la Fécafoot un rapport confidentiel dans lequel il affirmait que c’est un Général d’armée qui a sollicité le changement de Tombi à Roko. Un gros piège, exactement le même que la Fécafoot a tendu au ministre des Sports en l’obligeant à écrire une lettre dans laquelle il affirmait que c’est la présidence de la République qui ne veut pas de Tombi à Roko. La Fécafoot ne semble s’être résolu à revenir sur sa programmation que pour éviter un maximum de bruits autour d’un évènement présidé par le chef de l’Etat et c’est sur cela que Thierry Augustin Edjoa et sa troupe ont surfé.
Martin Camus MIMB
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