|
|
André Betome Epoupa : Nous sommes satisfaits (06.11.2009)
Le Dtn de handball fait le bilan de la participation camerounaise au récent Championnat d’Afrique de Yaoundé.
Quelle analyse faites- vous du comportement des équipes camerounaises au 31ème championnat d’Afrique des clubs champions ?
Sur le plan sportif, nous sommes satisfaits des résultats des équipes camerounaises. Nous avons joué une finale. Certes, nous n’avons pas pu être qualifiés pour le second tour chez les filles. Ce qui dénote des niveaux de pratique, d’engagement et de motivation qui se présentent dans les deux sexes. Ainsi, malgré le fait que les équipes féminines n’aient pas pu atteindre le cap des demi-finales, nous avons quand même joué une finale qu’on aurait pu gagner, si nous y avons cru. Mais…
Et sur les plans technique et tactique ?
C’est à ces niveaux que vient notre déception. Déception par rapport aux problèmes administratifs qui ne nous ont pas permis de pouvoir utiliser à temps et, pendant longtemps, le Palais des sports. Puisqu’il représente pour nous un nouvel outil de travail, nous devons être à la hauteur à l’instar de ceux qui l’utilisent pour les entrainements et les compétitions. Nous ne devons pas utiliser le Palais des sports uniquement pour les compétitions. Mais aussi pour les entrainements. Et non pas pendant une semaine, mais durant un mois.
Sur le plan tactique, nous avons décelé beaucoup de tares. Il y a notamment l’indiscipline. Nous n’avons pas trouvé à temps les solutions aux difficultés que les équipes adverses présentaient. Et, conséquence, nous avons compté sur nos individualités pour résoudre ces problèmes alors qu’en plus de ces individualités, il y avait aussi une arme, les relations à deux et à trois qui pouvaient nous aider à résoudre ces problèmes-là.
Sur le plan technique, je dois dire que nos athlètes ne sont pas athlétiques. Ils sont certes endurants, mais ils n’ont pas cette aisance sur le plan athlétique. Ceci dénote du fait que le programme physique est escamoté durant la préparation des clubs. Le programme physique devait être constitué des courses et de la musculation. Mais nous faisons beaucoup plus de course et pas de musculation. C’est pour cela que nos joueurs ne sont pas athlétiques.
Qu’est-ce qu’il faut à Minuh pour être à la hauteur de Gsp, vainqueur onze fois du championnat d’Afrique des clubs champions?
Il faut tout d’abord beaucoup de compétitions à Minuh. Sur un match, Minuh peut battre Gsp. Mais sur plusieurs rencontres, cela n’est pas possible. Gsp a l’avantage d’avoir en son sein des joueurs qui ont été formés à la base. Contrairement à nos joueurs qui, dans un premier temps, sont issus des générations spontanées. Et le coach doit faire avec les joueurs qui viennent d’horizons divers pour faire en sorte que la mayonnaise prenne. Donc, il faut que nos joueurs aient une formation à la base. Et en continue afin que le groupe soit homogène pendant une longue durée.
Quand les Algériens se targuent de ce que ça fait 11 ans qu’ils gagnent cette compétition, je leur réponds aussi que pendant 11 ans, les Camerounais ont rivalisé avec leurs clubs. Sur 11 éditions que Mouloudia (qui est devenue aujourd’hui Gsp) a gagné le championnat d’Afrique des clubs champions, Fap, à l’époque, puis Miunh, maintenant, ont tenu tête à cette formation pendant six éditions. C’est pour dire que Gsp est la continuité de Mouloudia. Et, de temps en temps, on intègre des jeunes issus des centres de formations. Tandis que Minuh est obligé de prendre des joueurs à gauche et à droite pour pouvoir en faire une équipe. C’est en fin de saison que Minuh arrive à avoir un jeu d’équipe. Et la saison qui suit, on n’est plus sûr d’avoir le même effectif. C’est un problème que nous rencontrons avec toutes nos équipes et qui font la différence technique et tactique entre Gsp et Minuh.
La morphologie fine des Angolaises peut-elle constituée un atout, contrairement aux Camerounaises ?
Je ne vais pas comparer les équipes du
|
Cameroun à leurs homologues d’Angola. Mais plutôt à celles de la Côte d’Ivoire. Quand on regarde ses filles jouer, elles ont une même morphologie que les nôtres sinon les dépassent même. Mais les Ivoiriennes se déplacent plus aisément que les nôtres parce qu’elles font la musculation. Et nous pas.
Qu’est-ce qui a manqué aux Camerounaises pour passer le premier tour ?
Il y a plusieurs raisons. La première étant la préparation des matches. Quand on va en compétition, il y a les facteurs calendrier et chance qui jouent. Je dois dire que le premier était en notre faveur. Contrairement au second. Les matches importants que nous aurions dû gagner pour nous permettre de passer au second tour, nous les avons perdus. Lorsque le calendrier de la compétition a été établi, l’avons-nous consulté pour savoir comment aborder les rencontres, où mettre le paquet et quand se relâcher ? Tkc, par exemple, perd le match contre Inter Club du Congo mais se rachète face à Primero d’Agusto. La préparation que Tkc a eu pour cette dernière rencontre n’était pas la même que face à Inter Club. J’ai suivi la préparation du match contre Primero: les filles étaient motivées, gonflées à bloc. Elles en voulaient. Je me dis qu’il a manqué cette gestion des effectifs à la dernière seconde pour pouvoir conserver le but qui élimine Inter Club.
Il en est de même pour Fap. Ses filles étaient en possession du ballon à quelques secondes de la fin du match (étant entendu que le nul les arrangeait). Fap n’a pas pu conserver le ballon pour tirer à trois secondes. Elles l’ont fait immédiatement alors qu’il y avait encore 5 secondes à jouer. Elles ont manqué de réussite. Ce qui a entrainé une contre-attaque des filles de Rombo qui, elles, ont été plus adroites et Fap a ainsi perdu le match. La leçon qu’il faut tirer de ces deux rencontres est la gestion de fin de fin de match qui a manqué à Fap et à Tkc.
Au sortir d’une telle compétition, que doit retenir le handball camerounais pour avancer sur les plans technique et tactique?
Nous devons retenir trois aspects:
1) la formation des formateurs. Il faut qu’on ait davantage d’entraineurs. Si nous n’élargissons pas la population d’entraîneurs, on restera toujours enfermés dans notre carcan habituel. Nous sommes dans un cercle fermé. Ce sont les mêmes choses que nous devons enseigner. Et on ne voie vraiment pas ce débat d’idées qui peut faire en sorte qu’on puisse changer les méthodes de travail.
2) Il va falloir également que nous axions notre préparation sur le plan athlétique ; que les entraineurs acceptent envoyer leurs athlètes dans les salles de musculation. J’avoue que la musculation est un autre domaine. Il faut des spécialistes pour cela. Mais je crois qu’il y a des protocoles qui sont mis en place tel qu’on peut acquérir la force après un travail spécifique de trois, six ou douze mois. Le handicap est que lorsqu’un athlète est soumis à ces protocoles, il lui faut beaucoup de récupération. Il faut pour cela, qu’il mange à dessein. Qu’il puisse franchement récupérer. La musculation use. Et c’est en mangeant qu’on récupère pour pouvoir acquérir les forces.
3) Le troisième et dernier point c’est le coaching. En dehors des fiches d’observations et des observations visuelles, il va falloir qu’on est d’autres outils tels que la vidéo pour pouvoir étudier le jeu de nos adversaires et mieux visualiser nos erreurs.
Que prévoit la suite du programme pour les équipes camerounaises ?
Du 03 au 13 décembre prochain, les sélections nationales seniors dames et messieurs vont disputer les Jeux du Commonwealth à Abuja (Nigeria). Dans la vision de la direction technique de handball, logiquement, on devrait commencer la préparation de cette compétition la semaine prochaine. Maintenant, j’attends que les entraîneurs nationaux nous proposent chacun son programme de travail afin qu’on étudie les contenus et qu’on les harmonise.
Propos recueillis par Bertille Missi Bikoun
|
|
|
|
|
|
Hits: 8641 | quotidienmutations.info
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|