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Mésaventure de Bamboutos : Honte au Minsep et à la Fécafoot (10.05.2005)
La défaite du club fanion de la ville de Mbouda face au Fello Star (0-1) de Labé en Guinée était prévisible. Toutefois, c’est un résultat acceptable pour les “ Mangwa boys ” de la province de l’Ouest
Bamboutos de Mbouda, unique équipe camerounaise encore engagée dans une compétition africaine de clubs, est tombée dimanche 8 mai face au Fello Star de Labé (0-1) en match comptant pour l’aller des play-off qualificatifs pour les quarts de finale de la coupe de la Confédération africaine de football (Caf) édition 2005, joué en Guinée. Une défaite prévisible, dans la mesure où le représentant camerounais dans cette compétition inter-africaine de clubs est arrivé à Conakry (capitale de la Guinée) quelques heures seulement avant le début de la rencontre. Nombre d’observateurs avertis pensent d’ailleurs que, le fait pour les “ Mangwa boys ” de n’avoir encaissé qu’un seul but en terre guinéenne est un exploit. Car, il n’est pas facile pour des footballeurs ayant fait un déplacement dans les conditions qui ont été celles des joueurs de Bamboutos de Mbouda, de tenir tête à leurs adversaires au point de ne perdre que sur le plus petit score possible.
En fait, c’est de justesse que Bamboutos de Mbouda n’a pas été battu par forfait. Prêts depuis mardi 3 mai, ce n’est que dans la nuit du samedi 7 mai que les “ Mangwa boys ” de la province de l’Ouest sont partis de Douala pour Conakry, “ à bord d’un vol spécial mis à leur disposition par le premier ministre ”. C’est aux environs de 2 heures, au petit matin du dimanche 8 mai, que l’entraîneur Etienne Sockeng et ses poulains sont arrivés dans la capitale guinéenne. Personne ne les attendait plus à l’aéroport de Conakry car, les responsables du football guinéen, la représentation diplomatique du Cameroun en Guinée, les officiels de la rencontre et de la Caf, étaient déjà sûrs que Bamboutos de Mbouda ne viendrait plus et serait alors battu par forfait. Dans le hall de l’aéroport de Conakry, les joueurs de Bamboutos de Mbouda et leurs encadreurs techniques et administratifs sont abandonnés à eux-mêmes. C’est aux environs de 5 heures du matin qu’ils sont conduits dans un hôtel où ils se reposent pour quelques heures et déjeunent avant le match.
Suspension de 3 ans évitée
Malgré ces péripéties, les “ Mangwa boys ” qui ont livré leur match sans s’être entraînés en terre guinéenne ou fait une quelconque reconnaissance du stade quelques jours avant la rencontre comme le prévoit le règlement de la Caf pour ce qui est des compétitions inter-clubs sur le continent africain, n’ont pas fait piètre prestation. L’entraîneur Etienne Sockeng et ses poulains ont non seulement limité les dégâts dans l’espoir de renverser la vapeur au match retour prévu dans deux semaines au stade de la Réunification de Douala, mais aussi, ils ont, par le fait de
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s’être présentés face au Fello Star de Labé, évité une suspension de trois ans de toutes les compétitions inter-clubs organisées par la Caf. De même, il faudrait certes tirer “ un coup de chapeau ” au Premier ministre qui, par le vol spécial qu’il a affrété pour les “ Mangwa boys ”, a permis à ces derniers de se déplacer, et permis au Cameroun d’éviter une honte de plus sur la scène internationale. Mais, ce “ coup de pouce ” n’aurait-il pas été possible quelques jours plus tôt ?
N’eût été donc “ le coup de pouce du Premier ministre ” (quelque 25 millions de francs cfa alors que par vol régulier, ce déplacement aurait coûté seulement près de 13 millions de francs cfa), Bamboutos de Mbouda aurait perdu par forfait. Pourtant, c’est depuis plusieurs semaines que les responsables chargés de gérer le football camerounais, tant au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) qu’à la fédération camerounaise de football (Fécafoot), savaient que Bamboutos de Mbouda allait se déplacer pour Conakry. Dans la capitale économique où il avait pris ses quartiers depuis le début de la semaine dernière pour sa mise au vert, le représentant camerounais, fort de son statut d’équipe nationale selon les textes en vigueur avant l’adoption samedi 7 mai par l’assemblée générale de la Fécafoot de ceux voulus par la Fédération internationale de football association (Fifa), a attendu en vain les frais venant du Minsep, devant lui permettre de se déplacer pour la capitale guinéenne. Le département ministériel que gère Philippe Mbarga Mboa démissionnait ainsi de l’une de ses fonctions régaliennes.
Abandonnés par le Minsep qui était censé s’occuper de leur déplacement et de tous les autres aspects de leur match face au Fello Star de Labé, les responsables de Bamboutos de Mbouda se sont retournés vers la Fécafoot. Cette dernière a simplement déclaré aux dirigeants du club fanion du département des Bamboutos qu’elle ne peut rien pour eux. D’où la résignation des joueurs, de l’encadrement technique et administratif de Bamboutos de Mbouda qui, avant le “ geste ” du Premier ministre, étaient déjà sûrs qu’ils ne voyageraient plus. Cependant, il y a lieu de condamner la réaction tardive de la Primature. Ceci est une preuve que le Cameroun n’est pas du tout gouverné. Et que le rôle de coordonnateur de l’action gouvernementale octroyée au Premier ministre est creux. Par ailleurs, nombre de Camerounais se posent la question de savoir d’où sont subitement venus les 25 millions de francs octroyés à Bamboutos de Mbouda par la Primature ? Des poches du Premier ministre ? De quelle ligne budgétaire de la Primature ? Cela s’apparente aux milliards que le chef de l’Etat prend on ne sait où, et met à la disposition des universités d’Etat pour calmer les étudiants en grève.
Par Honoré FOIMOUKOM
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