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JEAN-PAUL AKONO : “LE NIVELLEMENT DES VALEURS SE PRECISE DE MANIERE GENERALE” (10.07.2006)
Le technicien fait une analyse globale du déroulement du mondial 2006 qui s’est achevé hier en Allemagne.
D’entrée de jeu, comment aviez-vous jugé le niveau des équipes africaines au cours de ce mondial allemand ?
Les équipes africaines dans l’ensemble n’ont pas déçu. A mon avis beaucoup de préjugés ont transpiré à la suite des prestations des équipes du continent africain. Une certaine opinion ne donnait pas à ces équipes les faveurs de pronostics au début de la compétition. Malgré le fait que quatre des cinq représentants du continent n’aient pas traversé le cap du 1er tour, l’on n’a pas été déçu par leur prestation. Il est vrai que nombreux sont ceux qui ont toujours nourri le rêve de voir une équipe nationale africaine remporter le trophée d’une coupe du monde. Mais hélas, ce n’est pas encore le cas. Contrairement à ce que d’aucuns pensent, l’Afrique est susceptible de remporter la coupe du monde, au regard des performances des équipes au cours de ce mondial, les sélections du continent n’ont pas été ridicules. Ce qui laisse croire à une éventuelle révolution du football au continental. A ce jour, l’on peut affirmer que les équipes africaines ont un niveau égal avec les grandes nations de football, qui ont toujours eu à gagner la coupe du monde. La participation des équipes africaines aura été honorable. Nonobstant le fait que des réajustements doivent être opérées dans leurs différents schémas tactiques, dans l’optique de pouvoir traverser le cap du 2ème tour (8ème de final) et aller le plus loin possible dans la compétition. Des solutions doivent être trouvées au niveau de chaque pays africain qui participe à la coupe du monde. Cela passe par les méthodes de préparation rigoureuses, qui inculquent dans l’esprit de la haute compétition, qui se prépare à long et moyen terme, pour des résultats favorables. Ce qui aura toujours fait défaut aux équipes africaines, c’est le manque de manque de moyens psychologiques, la plupart des sélections du continent ne disposent que très souvent des moyens physiques.
Certaines équipes sont quand même sortis du lot ?
L’on peut dire que ce sont les équipes finalistes. Par ailleurs, il y a d’autres équipes qui se sont illustrées au cours de la compétition, à l’instar de l’Allemagne que l’on n’attendait pas beaucoup. L’Argentine, qui avait la particularité d’avoir un effectif regorgeant de nombreuses potentialités. Mais malheureusement, les Argentins, qui étaient donnés comme favoris, ne faisaient pas partis du dernier carré. La sortie précoce de la sélection argentine est due au mauvais management de l’encadrement technique, qui n’aura pas su opérer les choix tactiques indiqués, pour permettre à l’Argentine d’aller le plus loin possible. La Hollande, qui était également classé parmi les favoris, est sortie de la compétition plus tôt que prévue. Là encore, l’entraîneur aura pris un gros risque d’écarter des joueurs expérimentés du groupe ,à l’instar de Davids, Seedorf, Hasselbank, et bien d’autres, qui auraient pu apporter beaucoup de choses à la formation néerlandaise. Ce n’était pas judicieux de mettre au banc de touche un avant-centre comme Ruud Van Nisterlrooy durant la rencontre déterminante face au Portugal. D’autres équipes, comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, par rapport à leurs prestations, ont démontré que, si le travail entamé se poursuit, l’on peut s’attendre à bien meilleur. Ceci passe par une préparation bien élaborée au lendemain de cette coupe du monde. Il ne suffit pas de croiser les bras et d’attendre la prochaine
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phase des éliminatoires, pour se remettre en scelle, le mondial se prépare dès maintenant.
Comment expliquez-vous la contre-performance des Brésiliens, pourtant donné favoris ?
Les Brésiliens ne sont pas des Dieux ! C’est une équipe comme toutes les autres. Mais certainement qui a souvent su se ménager à chaque stade de la compétition, pour conserver ce record, le meilleur palmarès en termes de trophées. Ils ont le mérite d’avoir déjà été cinq fois champion du monde, ce qui n’est pas donné. Cependant, lorsque le Brésil rencontre un adversaire, qui est supérieure sur le plan tactique et technique, il ne peut que concéder une défaite, en toute logique. Si le Brésil a été éliminé, ce n’est certainement pas à cause d’une méforme, comme le soutient une certaine opinion, le Brésil a toujours été comme ça, quand ça doit passé cela se réalise, et quand ça casse, ce n’est plus possible. Donc, il n’aura pas été question d’une affaire de leadership au sein de la sélection brésilienne, c’était tout simplement un coup du sort. Toutefois, l’on note que le Brésil est resté fidèle à son jeu et à sa détermination. Cette fois-ci n’a pas été la bonne, la France véritable obstacle, aura freiné l’ardeur des Brésiliens au cours de cette coupe du monde. Les statuts de favoris, et champion du monde en titre n’était pas synonyme de victoire finale au mondial.
Une certaine opinion estime que l’équipe de France est une sélection africaine, parce que constituée en majorité des joueurs de couleur. Partagez -vous ce point de vue ?
Partir sur une base pernicieuse et xénophobe ne serait pas de bon augure. Le racisme est un fléau qu’il faut combattre à tout prix. Pour ma part, les Français sont les Français quelque soit la couleur de leur peau ! Leur origine importe peu, l’essentiel se situant à travers les performances de la sélection Française qui caractérise tout un symbole. Maintenant, s’il y au sein de la sélection des bleus de France des joueurs de couleur, qui viennent du continent africain, cela n’engage qu’ils soutiennent cette opinion. Pour ma part, je ne saurais adhérer à cette polémique, si ces joueurs évoluent avec la France c’est tout simplement parce qu’ils sont des Français qui ont les mêmes droits que les autres Français dit de souche.
L’arbitrage était-il à la hauteur de cette coupe du monde ?
Il faut dire que, dès le début de la compétition, l’arbitrage aura englué dans une véritable confusion, voire même une cacophonie. Pour ce qui est de l’interprétation des lois du jeu, il y a eu des arbitres qui ont perdu de leur latin. Où alors que certains d’entre eux aient été exagérément dopés par les instructions trop rigides de la Fifa .Avant tout, les arbitres passent pour être des psycho- pédagogues, qui doivent connaître l’esprit de la loi et savoir comment l’interpréter. Dans les lois du jeu, existe un aspect qui concerne le fond et la forme. Au travers de celui-ci interviennent des indications sur l’appréciation des fautes commises sur l’aire de jeu par les acteurs d’un match de football. Au stade des quarts de final, les arbitres ont voulu être trop sévère, au point de ravir la vedette aux joueurs de manière négative, et par la même occasion hypothéquer le beau spectacle. Je pense que la Fifa doit reconsidérer ces positions, qui protègent les grands footballeurs qui font le beau spectacle. C’est la raison pour la quelle les sanctions doivent êtres appliquées avec rigueur dans l’appréciation.
Entretien mené par François Xavier Eya et Olivier Mbelle
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