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Le piège libyen. (18.06.2004)
Emmanuel Gustave Samnick
L`équipe nationale de la Jamahiriya arabe libyenne, sans doute la plus faible de sa poule 3 avec le Soudan, ne sera rien de plus qu`un trouble-fête dans les éliminatoires de la Coupe du monde et de la Coupe d`Afrique des nations 2006. Chaque prétendant à la qualification doit donc s`assurer qu`il fera le plein de points et de buts devant cet adversaire peu compétititif, qui s`illustre davantage par la gesticulation de son homme à tout faire, Esaadi Kaddafi, capitaine-président de fédération-argentier, que par ses performances sportives. Si le Cameroun, la Côte d`Ivoire et l`Egypte, favoris logiques de la poule, parviennent à se neutraliser dans leurs confrontations directes, il est à prévoir que la différence se fera dans les matches contre les équipes considérées comme les petits poucets de leur poule : le Bénin, le Soudan et la Libye.
La Côte d`Ivoire, premier adversaire de la Libye dans ces éliminatoires, n`a pas manqué son entrée en matière en remportant une précieuse victoire (2-0) le 6 juin dernier à Abidjan. L`Egypte a fait mieux, en allant glaner un 3-0 sur le terrain des Soudanais. Le Cameroun n`a pas décroché de ce peloton de tête, en venant difficilement à bout (2-1) du Bénin à Yaoundé. Mais, comme on le voit, il a juste réalisé le service minimum par rapport à ses concurrents directs à la qualification, qui le relèguent provisoirement à la troisième place, à cause d`une différence de buts négligeable.
Le match de ce vendredi 18 juin à Benghazi revêt donc un enjeu sportif énorme pour les Lions indomptables : ll faut reprendre le dessus au niveau de la différence des buts, d`autant que, Egypte et Côte d`Ivoire vont se rencontrer au cours de cette deuxième journée des éliminatoires couplées Coupe du monde/Coupe d`Afrique des nations. Le Cameroun s`était déjà mesuré à la Libye lors des éliminatoires du Mondial précédent, Corée/Japon 2002. Une double confrontation qui s`est soldée par une double victoire des quadruples champions d`Afrique, 1-0 à Yaoundé et un retentisssant 3-0 en terre libyenne, malgré l`hostilité habituelle du public local. La cuvée 2004 a t-elle les armes pour battre aussi nettement à domicile la sélection libyenne? Au vu des dernières performances des poulains de Winfried Schäfer, il est difficile de répondre par l`affirmative à cette question. Depuis la
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demi-finalede la Can 2002 remportée devant le Mali (3-0) à Bamako, les Lions indomptables ne savent plus gagner un match avec manière et aisance. Les victoires se font du reste rares, et le niveau de jeu de l`équipe s`est dangereusement atrophié. Et comme l`environnement général autour de la sélection nationale n`est guère à la sérenité (problèmes administratifs pour les joueurs Idrissou et N`diéfi, stage bâclé, mauvaise humeur du coach qui est sans salaire), il ne reste plus qu`à compter sur l`orgueil des joueurs, sur les coups d`éclat éventuels de quelques individualités. Y`en a t-il encore seulement?
Le Cameroun possède dans ses rangs le meilleur joueur africain de la saison 2003, en la personne de Samuel Eto`o Fils. Le surdoué de Nkongmondo, qui donne le tournis à la défense de Real Madrid, son ancien club en Espagne, chaque saison, n`est toujours pas au top de sa forme en sélection. Contre le Bénin, il est celui qui a souffert le plus de l`état calamiteux du terrain, puisque ses incursions en vitesse balle au pied se concluaient généralement par la perte du ballon. Mais, peut-être qu`il n`est plus aussi bien entouré. La puissance de Mboma et la précision de Etame Mayer n`ont pas encore été suffisamment comblées. Le positionnement du capitaine de Majorque, dans une organisation générale floue de l`équipe, est également sujette à réserve. Hervé Tum, qui vient d`hériter de la pointe de l`attaque, cherche encore ses marques; et il faudra voir sa capacité, tout comme celle de Feutchiné, à braver la pression du public libyen. Modeste M`bami, excellent cette saison avec Paris Saint-Germain, doit encore muscler son jeu et prendre plus d`intiatives.
Dans ce groupe Cameroun encore en proie au doute, on a encore manifestement grand besoin de la hargne des grognards comme Rigobert Song et Pierre Wome Nlend, auteurs tous les deux d`un bon match face au Bénin. Mais, deux gros bras seulement ne suffiront pas à maintenir en équilibre la barque de l`équipe du Cameroun. Si l`urgence de la compétition veut qu`il en soit ainsi pour le moment, il faudra profiter de la trève de trois mois après Cameroun-Côte d`Ivoire du 4 juillet prochain, pour essayer de remettre effectivement et définitivement la sélection nationale dans le sens de la marche. Ce qui appelle une autre façon de faire, à tous les niveaux. Sinon, bonjour le naufrage du Titanic.
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