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Lions indomptables : Le calme après la tempête ? (27.06.2008)
L’équipe du Cameroun de football vient de boucler la première phase des éliminatoires Can/Coupe du monde 2010, mais l’avenir reste en pointillés.
Emmanuel Gustave Samnick
Charles Ndongo était-il allé plus vite que la musique, en annonçant au cours de son émission spéciale avec Samuel Eto’o sur la Crtv mercredi, 4 juin dernier, que le ministre des Sports et de l’Education physique s’apprêtait à nommer au plus vite un "communicateur" au sein des Lions indomptables ? Toujours est-il que ce dossier, qui est effectivement en chantier au Minsep, n’a pas beaucoup évolué. L’équipe du Cameroun étant très attractive, on suppose que le ministre Augustin Edjoa est sollicité depuis cette annonce-surprise par toutes sortes de demandeurs de cet emploi nouveau ou encore par leurs pistons.
Certains noms de potentiels candidats ont été révélés par la presse, d’autres continuent à s’activer dans les coulisses et qui se recrutent aussi bien dans le monde des médias que dans les couloirs mêmes du Minsep et de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Le ministre va peut-être avoir du répit avec la fin, samedi dernier, de la première série des matches du premier tour des éliminatoires couplées Coupe d’Afrique des nations/Coupe du monde 2010. La compétition ne reprendra qu’en août prochain. Et d’ici là, il n’y a pas grand et urgent besoin de communiquer – croit-on - sur les Lions indomptables…
Il reste que ces dernières semaines auront tout de même été agitées pour l’équipe fanion du football camerounais. Et si tant est que les crises permettent souvent de résoudre de gros problèmes, c’est peut-être l’occasion de profiter de cette trêve internationale pour remettre les choses à plat au sein et autour de la sélection nationale.
Gestion
Il se pose d’abord un problème de siège de l’équipe nationale de football du Cameroun. Avant-hier, pendant leurs premières performances sensationnelles, les Lions logeaient à l’hôtel Makombe vers Etoudi. Hier ils étaient hébergés tantôt aux Hauts fleuris d’Odza (établissement fermé depuis lors) tantôt à l’hôtel Mont Febé. Aujourd’hui, ils squattent en pleine rue commerçante à l’hôtel Franco, pour des raisons de sécurité dit-on, à deux pas pourtant d’un quartier populeux... Il paraît que le Centre technique national que la Fécafoot s’échine à construire depuis quatre ans devait être livré en avril dernier, et le sera peut-être dans les prochaines semaines.
Mais il serait tellement mal bricolé par rapport au plan initial qu’il ne pourra peut-être accueillir que les sélections de jeunes. Pour le standing des
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Lions indomptables A, il faudra donc aller voir ailleurs, peut-être du côté de l’académie de la Confédération africaine de football (Caf) tout près d’être achevé derrière Mbankomo, et qui offre toutes les garanties de sécurité, de confort et d’isolement propice à la concentration. On s’éloignera ainsi du "sécuritisme" aboyant observé ces derniers mois !
Il y a aussi un problème de discipline interne criard, qu’il faut régler une fois pour toutes. La Fécafoot, qui se base sur l’absence d’un règlement intérieur pour ne pas se prononcer sur le plan disciplinaire à propos de l’attitude de son joueur Samuel Eto’o ce fameux 30 mai 2008 à l’hôtel Hilton, à l’occasion d’une conférence de presse de l’équipe du Cameroun organisée par ses soins, doit donc se doter rapidement de ce document. Mais au-delà des règlements et des lois, il y a des conventions générales et naturelles de la vie de groupe qui sont superbement bafouées dans cette équipe.
Discipline
On ne saurait se contenter des déclarations convenues des différents acteurs qui affirment à chaque fois que "l’ambiance est très bonne au sein du groupe", même si, à l’observation, c’est tout le contraire. Il y a comme un clan des intouchables, celui qu’on appelle familièrement le " 489 ", à qui même les dérives sont permises. Pendant ce temps, que fait l’encadrement technique à qui incombe d’abord l’application de la discipline collective ?
Il est soit absent, soit complaisant, concernant ces questions disciplinaires. On a même vu des éléments de cet encadrement se plier aux desiderata de certains leaders de l’équipe au point de donner l’impression qu’ils reçoivent leurs ordres des joueurs. Sur le plan technique, on ne voit pas non plus la touche de Otto Pfister.
La finale de la Coupe d’Afrique des nations disputée le 10 février dernier à Accra est bien l’arbre qui cache la forêt de misère d’une équipe sans fond de jeu, bredouillant son football à chaque rendez-vous, même dans un groupe I des éliminatoires Can/Coupe du monde 2010 doté des adversaires (Ile Maurice, Cap-Vert et Tanzanie) qui n’ont jamais fait trembler personne. Illustration des errements tactiques et techniques de l’équipe du Cameroun : les trois derniers matches ont été joués avec quatre milieux défensifs alignés d’entrée (Jean II Makoun, Alexandre Song, Modeste Mbami et Stephane Mbia).
Le staff technique des Lions indomptables, très hautain et sourd aux critiques depuis son beau parcours à la Can 2008, doit se remettre impérativement en cause, à moins d’attendre qu’il soit remis en question lui-même. Quand il sera peut-être trop tard…
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