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Artur Jorge, tel un messie (12.01.2005)
La nomination du nouvel entraîneur sélectionneur des Lions indomptables a été favorablement accueillie par la classe sportive qui reconnaît en ce Portugais le profil de l’homme de la situation pour une équipe nationale de football gagnée par l’indiscipline et le doute, face au défi de sa double qualification pour la Coupe d’Afrique des nations et la Coupe du monde 2006.
De notre correspondant à Yaoundé.
L’ambiance générale était à l’expectative, voire à une certaine impatience. Et l’annonce, lundi, par le ministre des Sports et de l’Education physique, de la nomination du Portugais Artur Jorge aux fonctions d’entraîneur sélectionneur des Lions indomptables, est venue couper court aux rumeurs les plus débridées qui circulaient depuis de longues de semaines. Un parfait contre-pied aux pronostiqueurs de tous bords, homme de la rue et chroniqueurs sportifs qui s’étaient aventurés sur une pelouse glissante. Avant que le même lundi, le quotidien privé Le Messager, n’annonce que Artur Jorge était «en pôle position» avec…, la presse n’annonçait-elle pas le retour de Pierre Lechantre, qui avait conduit l’équipe des Lions victorieuse deux fois consécutives de la Coupe d’Afrique des nations en 2000 et en 2002 ? La même presse avait même poussé ses prévisions au point de faire une fixation sur Alain Perrin, ancien entraîneur de l’Olympique de Marseille, qui aurait été aperçu dans les gradins du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, le 28 décembre dernier, lors de la finale de la Coupe du Cameroun. Les démentis en coulisses des officiels de la fédération camerounaise de football qui avaient conduit l’opération de prospection et soumis une short list de trois noms au gouvernement, n’y avaient rien fait.
Reste que le «lobe» du ministre des Sports est d’autant plus inopiné qu’il a étoffé le staff technique des Lions selon une configuration que peu d’observateurs avaient envisagée. On retrouvera ainsi sur le banc, aux côtés de Arthur Jorge, deux entraîneurs adjoints: le Portugais Raoul Aguas et le Camerounais Jules Frédéric Nyonga qui figuraient déjà sur la liste de la vingtaine d’entraîneurs de l’histoire des Lions. Innovation remarquable: la nomination de l’ancien champion de tennis Yannick Noah et de l’ex goleador des Lions Patrick Mboma Ndem aux fonctions respectives de «conseiller» et «médiateur» au sein de l’équipe nationale de football.
«Sur le papier c’est un bon choix»
Intervenue dans le contexte actuel, suite au limogeage de l’Allemand Winfried Schäfer, en novembre dernier, l’arrivée à la tête de l’encadrement technique des Lions de Artur Jorge, est de toute évidence considérée comme une volonté des autorités camerounaises à obtenir le résultat le plus attendu et néanmoins le plus incertain. «La mission qui lui est assignée par les pouvoirs publics consiste à qualifier l’équipe nationale du
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Cameroun, à l’issue de la phase retour des éliminatoires couplées Can-Coupe du monde 2006. A cet effet, il devra assurer la prospection, la détection et la sélection des talents de la diaspora comme ceux du terroir, de manière à bâtir un groupe solide, soudé, solidaire, discipliné, patriote et conquérant», a affirmé Philippe Mbarga Mboa, le ministre des Sports.
Au regard de la position des Lions au sein de leur groupe -3e derrière la Libye et la Côte d’Ivoire-, et de l’ambiance générale de laisser-aller qui avait gagné les rangs des joueurs ces derniers mois, des observateurs se réjouissent d’ores et déjà du choix du gouvernement. «Sur le papier c’est un bon choix. Arthur Jorge est un entraîneur connu au niveau mondial, comme un homme rigoureux. Il affectionne un système de jeu bétonné qui peut aboutir aux résultats escomptés», analyse Emmanuel Gustave Samnick, chroniqueur sportif au quotidien privé Mutations. Cette perception des perspectives qu’ouvre l’arrivée du tout nouvel entraîneur sélectionneur des Lions est largement partagée au sein de l’opinion avisée du football camerounais. «On a vraiment là un entraîneur de niveau de réputation mondiale. Les choses sont faites pour que l’équipe nationale se réveille. En plus de la grande expérience dont jouit le nouveau coach, on sait qu’avec lui les problèmes de disciplines ne vont plus se poser au sein de l’équipe», affirme Me Charles Nguini, avocat, dirigeant sportif et observateur respecté de la scène footballistique locale. Reste que les paramètres de l’équation que résume les prescriptions gouvernementales à Artur Jorge ne sont pas des plus simples. «Notre sort n’est plus entièrement entre nos mains», insiste Me Nguini, calculette en main. «Au vu du classement actuel du groupe des Lions, il faut espérer que la Côte d’Ivoire qui est en tête, perde deux matchs et que le Cameroun gagne tous les cinq autres restants », ajoute-t-il.
Yannick Noah, «préparateur psychologique»
Beaucoup s’enchantent déjà , d’un calendrier favorable aux Lions qui doivent disputer trois rencontres à domicile face à la Libye, l’Egypte et le Soudan. Trois matchs considérés comme relativement faciles pour les quadruples champions d’Afrique, par contraste avec la rencontre prévue à Abidjan contre les Eléphants.
En attendant les réalités de la pelouse, certains analystes considèrent déjà que la désignation d’un «préparateur psychologique» en la personne de Yannick Noah pourrait galvaniser les troupes. D’autres espèrent que la stature de Patrick Mboma, clairement reconverti dans le relationnel, ramènera des joueurs de qualité qui se sont momentanément mis en réserve de l’équipe depuis quelques temps, à l’instar de Lauren Etame Mayer des Gunners en Angleterre, et de Modeste Mbami du Paris-Saint-Germain en France. On scrute l’horizon.
Valentin Zinga
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