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Franck-Yves Bambock : « si la CAN se passe au Cameroun ça devient un objectif » (24.06.2020)
Exclu FM Par Augustin Delaporte
« Oui j’ai douté. Je me disais : "après l’Israël, où je vais ?" » Il y a neuf ans déjà, en 2011, Franck-Yves Bambock s’éclatait aux côtés d’Adrien Rabiot et d’Hervin Ongenda au PSG. Comme eux, il avait cette étiquette de « pépite ». Devenu Rouge et Bleu à 13 ans sans passer par les détections, puis champion de France des moins de 17 ans et capitaine des U19, Bambock voit alors Laurent Blanc lui ouvrir les portes du groupe professionnel… avant que celles-ci se referment : en 2015, après deux saisons pleines en réserve et aucun match en pro, le natif de Douala quitte Paris. La suite ? « un parcours un peu difficile » (selon ses mots) qui le conduit jusqu’aux profondeurs de la première division d’Israël, avant de retrouver la lumière depuis quelques mois du côté de Funchal, au Portugal.
« Chez les jeunes certains survolent et du coup ne travaillent peut-être pas autant qu’ils devraient », glisse Franck-Yves Bambock, 25 ans, en évoquant indirectement sa situation. Ou quand l’étiquette de pépite devient fardeau. Et de poursuivre : « je ne me mettais pas assez en danger, je ne me mettais pas dans le dur et quand tu arrives au niveau pro ça se paye direct ! Alors que celui qui était peut-être un peu moins fort, il est toujours allé chercher les choses mentalement, il s’est battu, donc quand il arrive au niveau pro ça suit. » Sans perspective d’évolution dans la capitale francilienne après deux années en CFA, le milieu défensif rebondit en Espagne en juillet 2015.
A Huesca plus précisément, le club d’une petite ville du Nord du pays tout juste promu en deuxième division. Un choix qui s’explique alors par la nationalité de son agent (espagnole) et sa recherche de temps de jeu. Et qui va lui permettre de continuer de grandir : « en sortant du PSG je n’étais pas prêt pour le haut niveau. Avec le recul, je vois mon passage en Espagne comme la suite de ma formation. » Comme une étape intermédiaire avant le grand saut. Sauf que ce dernier s’avère plus périlleux que prévu.
« Quand le championnat a commencé, le coach ne m’a plus du tout calculé»
Avec 52 apparitions entre 2015 et 2017 sous la tunique des Azulgranas, Bambock ne laisse plus indifférent. C’est donc assez logiquement qu’il reçoit un appel de Dolf Roks, alors entraîneur principal du Sparta Rotterdam (Eredivisie). Ce dernier lui expose son projet de jeu et lui demande de le rejoindre, « il comptait sur moi » se rappelle le Titi. Le Franco-camerounais voit cette opportunité comme un pas en avant et file en direction du « Manhattan sur la Meuse ». La présaison se déroule à merveille, mais à la reprise l’aventure tourne en eau de boudin. « Quand le championnat a commencé, le coach ne m’a plus du tout calculé. J’ai rien compris, d’autant que l’équipe ne gagnait pas forcément les matchs. J’étais le seul joueur à ne pas être utilisé dans le turn-over. Je me suis posé des questions, "est-ce que je n’ai pas le niveau ?" », relate-t-il encore incrédule.
Six mois après son arrivée, l’impasse est totale : « je ne suis pas le genre de joueur qui va au clash. A partir du moment où il (le coach, ndlr) m’a dit que ce n’était pas footballistique et que je savais que je n’avais pas de problèmes de comportement, je me suis dit que ma place n’était pas ici,
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tout simplement. » En avril 2018, Franck Bambock est de retour en Espagne, cette fois à Cordoba. Reculer pour mieux sauter ? Pas sûr. La formation basée à Cordoue réalise un nombre impressionnant de mouvements cet été-là pour tenter de redresser la barre sportivement et l’ancien de Paris reste à quai, à cause d’un problème administratif : « ils n’ont pas pu tous nous inscrire et je faisais partie des deux joueurs qui n’ont pas pu l’être. J’ai passé six mois à m’entraîner et à regarder les matchs à la maison. »
Malgré le contre-temps le joueur reste focus, mais la seconde lame n’est pas loin : « l’équipe s’est finalement maintenue en deuxième division, je reviens, tout se passe très bien, je commence en tant que titulaire, … Mais quand on arrive au mercato hivernal, le club a un problème financier et les joueurs "bien payés" doivent libérer la masse salariale. » En clair, il est poussé vers la sortie.« On m’a prévenu deux ou trois jours avant que le mercato ne ferme ses portes que je devais partir alors que je pensais que j’allais continuer à Cordoba. Je n’avais rien préparé et je me retrouve avec Israël comme seule l’option… En fait, je pars là-bas par défaut. » Là-bas c’est le Maccabi Petah Tikva, un club qui évolue aujourd’hui en deuxième division. Six saisons après avoir quitté Paris, le changement de décor est total et, pour la première fois, le doute s’installe chez Bambock. « Je jouais tous les matchs, mais je me demandais où j’irais après l’Israël ? C’était ça mon doute, ma peur », lâche-t-il hésitant.
Retour au premier plan
Une formation va finalement croire en lui : le CS Marítimo. Un club omnisports portugais créé en 1910 à Funchal et qui a notamment vu éclore Pepe au début des années 2000 ou, plus récemment, Danilo Pereira. Tout de suite titulaire (il est le septième joueur de l’effectif le plus utilisé), Bambock s’y affirme comme l’une des belles promesses de la Liga NOS malgré la situation comptable délicate de son club.
Une réussite qui a d’ailleurs attisé l’intérêt de plusieurs clubs français avant la crise sanitaire et qui lui a permis de connaître sa première convocation avec le Cameroun en novembre. « C’est un championnat qui m’a remis sur le devant de la scène. Je dois beaucoup à mes dirigeants. Prendre un joueur qui vient d’Israël… Il faut croire en lui. Grâce à ça j’ai pu devenir international, j’ai eu des contacts avec des clubs français, alors qu’il y a un an j’étais en Israël… c’était impensable. »
Et comme la prochaine CAN devrait se passer au Cameroun, une idée fait son chemin chez le jeune homme : « Forcément si ça se passe au Cameroun ça devient un objectif. Je vais pas mâcher mes mots, le Cameroun c’est le cœur (il laisse une pause…), mon père est camerounais, je vais au Cameroun depuis tout petit, donc forcément ça devient un objectif. J’espère continuer sur cette lancée et continuer à être sélectionné et faire la CAN au Cameroun… Vous savez qu’en plus je suis né au Cameroun ? J’ai la famille là-bas, les cousins, les tantes, les oncles, … Le PSG c’est sûrement ce qui m’est arrivé de plus beau dans ma vie jusqu’ici, mais de faire la CAN au Cameroun ça serait incroyable. » Malgré une maturité peut être plus tardive que certains, le champ des possibles est aujourd´hui bien ouvert pour Bambock.
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