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Le Cameroun dans l`ombre de l`Egypte (29.11.2008)
Par staph, rebel-lions
En Afrique, l`hégémonie du football égyptien s`est accentuée avec le triomphe d`Al Ahly lors de la Ligue des Champions africaine de 2008 (la formation égyptienne était présente lors des quatre dernières finales, et en a remporté trois). Voilà qui commande un recul pour sonder les secrets de cette quatrième pyramide, et pour déchiffrer les hiéroglyphes d`une domination qui condamne désormais le Cameroun au rôle de dauphin.
Le bon sens veut qu`on se départe pour une fois d`un quant-à-soi nourri par des postulats éculés: "le Cameroun c`est le Cameroun, impossible n`est pas camerounais". Reconnaissons que l`Egypte a placé la barre très haut; il faudra non seulement être sourcilleux sur des "détails", mais, pour reprendre Alain Ouombléon, "être parfait".
Devons-nous porter le sac de l`Egypte ?
"Etre parfait" ne concerne pas seulement le volet technico-tactique, mais tout l`environnement qui forge le mental de gagnant. La double confrontation Al Ahly-Coton Sport aura mis en exergue le fossé étanche qui existe entre une équipe qui a un objectif bien déterminé et qui met tout en oeuvre pour l`atteindre, et une autre qui, malgré ses qualités, semble être surprise de disputer une finale.
Les défaites contre l`Egypte se suivent et se ressemblent à quelques détails près. Elles ont au moins un dénominateur commun: l`ignorance crasse de l`adversaire. Or, depuis l`épopée des Lions en 1990, et bien avant, l`Egypte a fait du Cameroun un rival à battre, en témoignent les différents matches d`anthologie livrés par les Lions que la chaîne Nile Sport repasse chaque année. Cet intérêt, en plus des matchs amicaux livrés contre le Cameroun, ont donné à l`Egypte un ascendant psychologique qui semble être le socle sur lequel repose ses dernières victoires sur le Cameroun.
L`Egypte avantagé par l`arbitrage
Reconnaître qu`une équipe est sa bête noire est bien, mais s`atteler à ne pas tomber dans ses filets est encore mieux. Si les différents voyages en Egypte étaient archivés, on saurait que le Sheraton Héliopolis est le même hôtel où les Lions sont descendus en 2005 lors de leur match éliminatoire CAN/Coupe du Monde 2006; et le stade de Madinet Nasr, appartenant à Al Ahly, fut réquisitionné pour les entraînements. Le même hôtel et le même stade ont été mis à disposition de Coton Sport. Les égyptiens ne font rien pour rien. Coton Sport n`avait donc pas à fuir les stratagèmes d`Al Ahly pour remettre ses rênes entre les mains d`un Egyptien, un
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certain Fayed, qui, avec la complicité de certains membres influents de Coton Sport, est allé cantonner l`équipe à Ismailiya à 48 heures de la finale. Changer d`hôtel et de terrain d`entraînement, tout en restant au Caire, aurait suffi pour gagner une première bataille psychologique. D`ailleurs, Al Ahly a donné un bel exemple de professionnalisme en déléguant un émissaire pour tâter le terrain et aplanir tout obstacle avant son arrivée à Garoua.
On peut, à la louche, gloser sur l`arbitrage. Mais, ce qu`il est bon de savoir, c`est que l`Algérien Heimoudi et le Béninois Kofi Kodja sont de ces arbitres "porte-bonheur" à l`Egypte. Avec eux, l`Egypte gagne toujours. Pourquoi le marocain Abdel Rahim Arjoun (il a arbitré le match Cameroun-Ghana à la CAN 2008) est voué aux gémonies et ne pourra plus jamais fouler le sol égyptien ? Mustafa Fahmy, l`homme qui dirige véritablement la maison CAF, détient la réponse. Il lui est souvent reproché de ne pas "suffisamment défendre les intérêts de l`Egypte à la CAF". En exultant de joie à l`égalisation d`Al Ahly à Garoua, il voulait sans doute se racheter aux yeux de ses pairs.
Un dirigeant de la Fédération incompétent
L`Egypte, avec ses allures d`ogre, est partie pour trôner au sommet du football africain pour longtemps. Les bases sont saines et les dirigeants ont tu les querelles intestines pour l`intérêt national. Des noms tels que Hassan Saqr ou Samir Zâhir ne disent rien aux Camerounais. Pourtant, le premier est le ministre des sports et le second le président de la fédération. Contrairement aux nôtres, qui brillent par les pantalonnades à qui mieux-mieux, ceux-ci sont tapis dans l`ombre et dirigent le football avec maestria, allant même jusqu`à donner des coudées franches à Hassan Chéhata pour des résultats que nous connaissons.
Il y a six ans, il suffisait de dire qu`on était Camerounais pour être invité à s`attabler dans un café pour prendre une tasse de thé, et écouter l`Egyptien conter les exploits des Lions depuis 1982, il suffisait de dire qu`on était un parent de Milla ou Bell pour écourter une longue formalité dans l`administration paperassière. Aujourd`hui, on n`a droit qu`à la raillerie caustique. Mais on reste tout de même Camerounais. On va faire comment ?
http://www.football.fr/footballfr/cmc/international/200848/le-cameroun-dans-l-ombre-de-l-egypte_57757.html
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