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Mercato contraint et loin de son ADN : L´OL a exporté sa fébrilité hors du terrain (07.10.2020)
MERCATO – Contraint de courir derrière un mercato qui a semblé lui filer entre les doigts, l´OL n´a pas affiché sa sérénité habituelle sur le marché des transferts. Marqué par des départs qui n´étaient pas programmés et par d´autres plus attendus et finalement avortés , il renforce les failles d´un effectif mal ajusté.
Un été décidément pas comme les autres. Lyon a vécu des derniers mois à vous faire perdre la tête : une demi-finale de Ligue des champions, un début de championnat chaotique et un mercato sans direction claire. Depuis quelques années, l´OL se distinguait par sa constance : les qualifications européennes s´accompagnaient toujours de mercatos efficaces, au moins dans le sens des départs. Cet été, tout a volé en éclat.
Comme si Lyon ne maîtrisait plus rien. Comme si, soudainement, l´OL subissait le marché. Privé de Coupe d´Europe cette saison, il avait deux objectifs cette saison : vendre pour alléger sa masse salariale et rééquilibrer un effectif trop dense et mal fagoté. Vingt-quatre heures après la clôture du marché, il faut bien l´avouer : Lyon a échoué.
L´OL n´a pas réussi à vendre au meilleur prix ses plus grosses valeurs marchandes. Memphis Depay, Moussa Dembélé, Houssem Aouar étaient tous sur le marché, aucun n´a trouvé preneur et Lyon n´a vendu que pour 48 millions d´euros cet été, son plus petit total depuis 2016. Voilà qui pose plusieurs problèmes au-delà de l´aspect purement économique :
L´effectif reste profondément déséquilibré avec un embouteillage au milieu de terrain, notamment au poste de milieu relayeur, et en attaque où l´axe est saturé et les ailes se cherchent toujours des spécialistes du poste. Karl-Toko Ekambi et Tino Kadewere avaient, par exemple, été recrutés pour anticiper les départs de Dembélé et/ou Depay. Aujourd´hui, ces quatre hommes vont devoir cohabiter avec un seul match par semaine à se mettre sous la dent.
L´éclosion de jeunes comme Rayan Cherki ou Jean Lucas est fragilisée alors que ceux qui devaient partir sont finalement restés. A moyen terme, il faudra bien leur trouver une place pour les valoriser et continuer d´alimenter un modèle qui a fait ses preuves.
Dans quel état se trouve Memphis Depay ? Le Néerlandais n´envisageait rien d´autres qu´un départ cet été. Ronald Koeman et le Barça en avaient fait leur priorité. A un an de la fin de son contrat, le très cyclique attaquant des Gones va-t-il se sentir pleinement impliqué dans le projet lyonnais ? On peut en douter. Et Lyon s´expose à un départ sans indemnité en juin prochain.
Au sortir d´une exemplaire campagne de Ligue des champions, Aouar semblait lui aussi avoir fait le tour de la question avec l´OL. Privée d´exposition européenne cette saison, sa valeur sera-t-elle la même l´an prochain ? Les Gones n´ont pas su monnayer leur excellent parcours en Ligue des champions cette année et pourrait le payer à moyen terme.
S´ils n´ont pas maîtrisé tous les paramètres d´un marché fragilisé par la crise du Covid-19, les Lyonnais n´ont jamais semblé dans le bon timing cet été. Ils ont subi les événements et vécu un marché contraint. Lyon a fini par se détacher de son ADN sur ce mercato et trois cas le symbolisent. D´abord celui d´Amine Gouiri. Attaquant formé au club, étendard du savoir-faire de l´OL dans toutes les sélections de jeunes, il a fini par aller voir ailleurs après avoir constaté que la direction sportive ne lui avait pas libéré d´espace en équipe première. Contre 7 millions d´euros, Lyon a lâché, à Nice, son meilleur attaquant sorti du centre.
Ensuite, Martin Terrier et Jeff-Reine Adelaïde. Achetés à 21 ans après avoir semé des promesses en L1 et chez les Espoirs, les deux hommes auraient dû profiter de la caisse de résonnance de l´OL pour exploser au très haut niveau avant de rejoindre une grande écurie européenne et garnir les caisses de l´OL.
Comme Tanguy Ndombélé ou Ferland Mendy avant eux. Mais au lieu d´alimenter le marché des cadors de C1, Lyon a renforcé deux concurrents directs aux places européennes (Rennes et Nice) sans dégager un centime de plus-value sur les deux hommes. Pis, Lyon a subi, là-encore, subi les évènements. Jeff-Reine Adelaïde a dicté son calendrier en réclamant son départ. Piégé par la volonté du joueur et son incapacité à dégraisser dans l´entrejeu, l´OL a dû se résoudre à se séparer de l´un de ses plus grands espoirs sur lequel il avait misé gros. Tant pis pour lui, tant mieux pour Nice.
Juninho seul maître à bord
Lyon a tout de même réussi à se débarrasser d´éléments secondaires dont la présence semblait superflue pour une simple saison de Ligue 1. Bertrand Traoré, très bien vendu à Aston Villa (18 millions d´euros), Rafael, Kenny Tete, Ciprian Tatarutsanu, Fernando Marçal, Youssouf Koné et Joachim Andersen ont quitté le navire. Par ses ventes, Juninho a soldé l´époque Florian Maurice et définitivement posé sa main sur l´effectif lyonnais.
La seule arrivée d´envergure, celle de Lucas Paqueta (20 millions d´euros), porte son empreinte. Et si l´OL n´a pas su perpétuer son savoir-faire sur le mercato, si les ventes n´ont pas été à la hauteur des espérances, si l´effectif reste mal construit, s´il a fallu s´adapter plutôt que dicter le tempo, ce marché des transferts a eu deux vertus : Lyon ne s´est pas affaibli d´un strict point de vue sportif et il a fait le tri entre les décideurs. Propulsé dans la lumière, Juninho portera désormais l´entière responsabilité de la direction sportive et de ce mercato poussif.
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