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Italie # Allemagne : Briser le signe indien (04.07.2006)
La National Mannschaft n`a jamais battu la Squadra Azzura en phase finale de Coupe du monde.
Junior Binyam, à Dortmund
Pour la première demi-finale de la Coupe du monde de la Fifa 2006, l`Allemagne sera face à l`Italie, ce soir à Dortmund. Des retrouvailles entre deux équipes parmi les plus régulières et les plus constantes dans cette compétition au cours de laquelle elles se sont affrontées quatre fois en phase finale, pour deux scores de parité et deux victoires de l`Italie. La première victoire, le 17 juin 1970 au stade Azteca de Mexico, c`était déjà en demi-finale de ce qui reste dans les annales comme l`un des plus beaux matches de la Coupe du monde avec un suspense et une charge émotionnelle particulière. Au cours de cette confrontation, la deuxième entre Allemands et Italiens, après le 0-0 de 1962 à Santiago du Chili, cinq buts seront inscrits au cours des prolongations (deux pour l`Allemagne et trois pour l`Italie) pour une victoire finale de l`Italie 4-3. En 1982, après un nouveau 0-0 en 1978 en Argentine, c`est en finale à Madrid, le 11 juillet, que la Rfa va à nouveau buter sur l`Italie, qui sera sacrée championne du monde pour la 3e fois, après 1934 et 1938. Score de la partie, 3-1.
A priori donc, l`avantage psychologique est du côté de l`Italie, qui disputera ce soir son 76e match en 16 participations en phase finale de coupe du monde. Une performance en deçà de celle de l`Allemagne, qui, pour le même nombre de participations, foulera une pelouse pour la 91e fois dans cette compétition, sans tenir compte des matches disputés par la défunte République démocratique d`Allemagne (Rda). Preuve de la régularité des Allemands en Coupe du monde, où ils ont été trois fois vainqueurs (1954, 1974 et 1990) et quatre fois malheureux finalistes (1966, 1982, 1986, 2002), ils compteront, au terme de cette édition, autant de matches en Coupe du monde que le Brésil (92), qui a participé à toutes les 18 phases finales depuis 1930.
A ces statistiques portant sur le passé, il faut greffer les chiffres du moment, ceux de cette 18e Coupe du monde de la Fifa et qui militent en faveur de l`Allemagne, qui évolue à domicile. En cinq matches, la national Mannschaft a inscrit 11 buts pour cinq victoires. La dernière en quarts de finale face à l`Argentine, dans la douleur. Mais au cours de ce match l`équipe entraînée par Jürgen Klinsmann a démontré sa solidité mentale, sa capacité de réaction et a étalé son potentiel
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pourson premier match face à un "grand". Menée au score, la sélection allemande, dont tous les observateurs s`accordent à reconnaître qu`elle produit du jeu et que sa présence en demi-finale est loin d`être usurpée, a pu revenir au score avant de s`imposer aux tirs aux buts.
Tactique
Les lacunes observées dans la défense allemande lors du match d`ouverture face au Costa-Rica, notamment au niveau de l`axe central, sont un lointain souvenir pour cette équipe transcendée par son public. Per Mertesacker et Christoph Metzelder ont trouvé leurs marques. Sur les côtés, même s`il évolue en dessous du niveau de son pendant à gauche, Philipp Lahm, dont l`apport dans les phases offensives est notable, Arne Friedrich maîtrise mieux son côté droit.
Toutefois, c`est dans ce compartiment défensif que les Allemands, au grand complet, devront être d`une attention de tous les instants, car l`Italie a assuré sa présence dans le dernier carré grâce au réalisme de ses attaquants (Luca Toni, Gilardino, Iaquinta, Inzaghi) et à sa solidité défensive, un seul but encaissé depuis le début du tournoi, face aux Etats-Unis, le 17 juin, à Kaiserlautern en match de poule. Une défense italienne qui devrait être mise à rude épreuve ce soir par l`opportunisme de Miroslav Klose et Lucas Podolski, le chouchou du public allemand, la vitesse de Lahm et de Odonkor et la clairvoyance d`un Michäel Ballack, qui, il faut le reconnaître n`est pas à son niveau d`il y a quatre ans en Corée et au Japon.
Marcello Lippi, l`entraîneur de l`Italie, que les puristes et les amoureux du beau jeu ont en grippe, laisse peu de place à l`expression du talent de ses joueurs. Particulièrement Francesco Totti et Alessandro Del Pierro, utilisés alternativement et réduits à assumer des fonctions de tâcheron. Du coup, les matches de la Squadra Azzura sont insipides, l`initiative du jeu et la gestion du ballon étant laissées à l`adversaire. L`essentiel étant de ne pas encaisser en guettant une occasion de contrer ou une balle arrêtée sur laquelle la frappe de Pirlo, Del Pierro ou Totti fera la différence, ou encore le jeu de tête d`un Matterazzi. Et jusqu`ici ça marche plutôt bien. Ce soir ce sera une autre affaire. Même si Klinsmann, ancien joueur de l`Inter de Milan, reconnaît la grosse difficulté que représente ce dernier obstacle sur le chemin qui mène le 9 juillet à Berlin. La route de Berlin que toute l`Allemagne n`arrête d`entrevoir par ses chants depuis trois semaines.
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