|
|
|
|
EGYPTE 2006 : Les pharaons sur le toit de l`Afrique (13.02.2006)
La finale de la 25e édition de la Can a tenu son suspense jusqu’au bout dans un match qui, à chaque instant, faisait transparaître de l’électricité dans l’air.
Pour la cinquième fois après 1957, 1959, 1986 et 1998, l’Egypte a remporté la Coupe d’Afrique des nations devant une Côte-d’Ivoire en jambe et bien dans son mental. La loi du domicile n’y avait rien. La rencontre a gardé tout son intérêt, jusqu’à l’épreuve fatidique des tirs au but. L’on dira alors que le pays organisateur n’a pas volé sa coupe. Les Pharaons ont mérité leur victoire. Les signes précurseurs les prédestinaient à la victoire finale. Et les 70 millions d’Egyptiens y ont cru. “ Our land, Our cup ”, le message sorti des tribunes lors du match des quarts de finale Nigeria-Tunisie et “ Qui conquiert l’Egypte règne en Afrique ”, la réclame de Mtn, le sponsor officiel de la Can n’étaient-ils pas des hirondelles qui annonçaient le printemps égyptien? Dans tous les cas, aucun pays n’a conquis, mieux n’a vaincu l’Egypte. Les Pharaons sont restés invincibles en 6 confrontations.
Même en l’absence de leur avant-centre chéri, Mido, en tenue civile dans la tribune de presse, l’Egypte de Hassan Shehata a dicté sa loi. Ce sélectionneur de nationalité égyptienne a prouvé que la science n’était pas que occidentale. Il a battu tactiquement le Français Henri Michel. Une leçon aux Africains. L’autre leçon que la réussite de l’Egypte dispense c’est la confiance faite par Hassan Shehata aux joueurs locaux. Son onze entrant avait 8 joueurs du Zamaleck et 2 du National Al Alhy. Armés de courage et de confiance de tout un peuple, ces vaillants et talentueux locaux ont su presser les “ Oranges ” de Côte d’Ivoire qui rêvaient d’une fête au pays. Les Eléphants n’ont pas démérité. Ils ont tenu et serré leurs compartiments. Les Egyptiens n’ont pas obéi à la traditionnelle période d’observation. Très tôt, ils ont déclenché des hostilités dans un stade international du Caire qui dégageait de l’électricité dans l’air.
Un match ouvert
et palpitant
De la première à la dernière minute, le jeu a été rude et haché par quelques gestes antisportifs comme le témoigne le carton jaune écopé par Akalé dès la deuxième minute. Il y avait du répondant dans chaque camp. Aucune équipe ne voulant se faire intimider. C’était un match tactique qui a été riche en duels à tous les compartiments ; donnant l’occasion aux Ivoiriens de faire parler leur grand gabarit. Au tic des Egyptiens, les Ivoiriens répondaient au tac. D’un côté un Amr Zaki qui ayant envoyé l’Egypte en finale et déterminé à faire oublier Mido, et de l’autre un Didier Drogba toujours menaçant, donnaient à la rencontre toute son intensité. Jean Jacques Tizié et Essam El Hadary ont maintes fois été sollicités et n’ont gardé leur cage vierge au bout des 120 minutes que grâce à leur grand talent. Même le coup franc des 25 mètres frappé d’un tir puissant de El Sakka n’a pu inquiéter le bon Tizié.
A la longue, c’était un match ouvert et palpitant, plein et prenant, intense et cruel, rythmé et soutenu. Mais où aucune équipe n’a pu trouver la faille en 120 minutes de jeu. Une grosse frayeur du côté des Eléphants lorsque à la 34e minute Tizié relâchait un ballon qui aurait pu profiter aux Egyptiens de plus en plus entreprenants. Les menaçantes charges des
|
crocodiles du Nil n’ont pas réussi à ébranler la défense des Eléphants restée extrêmement solide. En face, Didier Drogba, bien servi par Arouna Koné se soustrayait de sa garde. Les supporters ivoiriens étaient debout dans l’impatience de voir les filets de Essam El Hadary bouger. Malheureusement pour eux, leur attaquant vedette marchait sur le ballon, à la grande désolation de Akalé décalé sur la gauche. Ni le tir de Eboué ni les coups de tête de Kolo Touré, les défenseurs latéral et central des Eléphants venus prêter main-forte à leur attaque ne changeront rien. El Hadary veillait aux grains.
Drogba comme Eto’o
Les scénarios étaient presque identiques. Chaque offensive égyptienne avait tout de suite une réplique ivoirienne. Quand Aboutreika, milieu de terrain égyptien alertait Tizié, El Hadary recevait la réponse de Arouna Koné juste après. Tout alternait entre les attaques égyptiennes et les contres ivoiriens. Le match a tenu acteurs, spectateurs et téléspectateurs en haleine. Tout le monde était dans l’attente du moindre but. L’arrivée de Bonaventure Kalou a apporté des percussions dans l’attaque ivoirienne, sans rien changer au fond. La maladresse de Didier Drogba a même été bénéfique aux Egyptiens. Il a manqué l’immanquable sur un caviar de Koné à la 75e minute. Cinq minutes plus tard, les clameurs étaient plutôt égyptiennes. Dans un cafouillis énorme, Amr Zaki venait de violer la politesse du match en faisant trembler les filets de Tizié. Mais l’arbitre tunisien, Mourad Daami, intransigeant, ferme les yeux et refuse le but pour une faute d’un autre joueur sur le gardien ivoirien. Décidément ! Le suspense allait encore durer pendant 37 bonnes et inlassables minutes.
Quelques réglages et du sang neuf dans les deux camps pour des prolongations pleines d’émotions encore. Dans un choc entre Ahmed Hassan et Kouassi, l’arbitre fait retentir son sifflet et montre les 11 mètres. Penalty pour l’Egypte dont les milliers de supporters exultent, agissant drapeaux. Les Ivoiriens hurlent, contestent la décision de l’arbitre qui reste imperturbable. Ahmed Hassan s’exécute avec toute sa finesse mais son tir va s’écraser sur le montant droit de Tizié. La Côte d’Ivoire revient de loin et entend, comme depuis plus de 90 minutes déjà, relever le défi par Bakary Koné dont la frappe sèche est détournée en corner par l’excellent El Hadary. C’en est fait, il n’y aura pas but dans ce choc final de la 25e édition de la Can.
Comme il y a vingt ans (1986) où Egyptiens et Camerounais avaient rendez-vous avec la fatidique épreuve de tirs au but. Comme en 1986, l’Egypte a vu la chance basculer de son côté grâce à la bonne inspiration de El Hadary parti du bon côté croiser le tir du capitaine ivoirien Didier Drogba. On crie ça et là “ Drogba comme Eto’o ” au point que certains téléspectateurs ne s’intéressent plus à la suite de l’épreuve. Car ce ratage de Drogba sonnait comme la sentence finale. Ca y est ! Les Pharaons ont conquis l’Egypte et règneront sur l’Afrique jusqu’à au moins en 2008. Les Eléphants sont loin de leur exploit des demi-finales face aux Lions indomptables ou de celle de 1992 à Dakar où ils ont gagné pour la première fois de leur histoire la coupe d’Afrique des nations face au Ghana, aux tirs au but.
Par Noé Ndjebet Massoussi
|
|
|
|
|
|
|
Hits: 5260 | lemessager.net
|  |  | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|
