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Entre jeu: L’enjeu réel est à venir (16.10.2009)
Par germain.ekwe.koumb
Echec et mat pour nos lionceaux. Alain Wabo « Capello » et ses poulains n’ont pu aller plus loin que le premier tour de la phase finale du « mondial » junior qui va connaître ce vendredi au Caire en Egypte son apothéose, lorsque la compétition, ouverte il y a trois semaines sur les bords du Nil, dévoilera l’identité de la meilleure nation du monde de la catégorie. On saura alors qui du Ghana ou du Brésil mérite la couronne au terme de la finale qui va les opposer dans quelques heures. Le Brésil qui confirme sa position de super favori a en face, pour cette finale, la meilleure opposition possible, susceptible de lui donner la réplique, étant entendu que les juniors ghanéens arrivent ainsi pour la troisième fois en finale de cette compétition. La 3e sera t-elle la bonne ? En « Gold coast », l’espoir, mais surtout la certitude d’une éventuelle victoire est de mise.
Etienne Sockeng et les siens ont, eux aussi, été balayés dès le premier souffle du vent aux jeux de la francophonie au Liban. Un véritable camouflet pour le football camerounais qui se targue d’une certaine primauté au plan continental. Le Cameroun aurait fait chou blanc à Beyrouth si Joseph Mulema, en boxe, n’avait fait parler rageusement son coup de poing pour octroyer l’or à son pays, ou si Hugo Mamba (triple saut) n’avait laissé exploser son talent pour empocher, toujours pour le compte du Cameroun, le métal précieux. Dieudonné Dalassem et Fotso Kareyce ayant emboîté le pas à leurs compatriotes, en judo et en art-chanson, avec chacun une médaille en argent, sauvant ainsi de justesse les meubles.
Il convient de revenir sur les contre-performances des footballeurs camerounais en Egypte et au Liban pour dire, ,comme l’adage, qu’il faut voir là où l’on a heurté le pied et pas seulement où l’on est tombé. Les équipes junior et espoir sont, selon la logique sportive, l’anti-chambre de l’équipe fanion ; elles en sont, en pays organisé, la pépinière, et pour cette raison, les joueurs doivent être suivis et prêts à assurer la relève. La réalité est pourtant toute autre au pays des …Lions Indomptables. Si ces derniers sont une formation constituée de joueurs dont la plupart ont fait leurs classes au terroir avant de se laisser aller à l’aventure professionnelle, les équipes des catégories inférieures (junior, espoir, cadet) sont un conglomérat de footballeurs quasi anonymes. Des footballeurs sortis de l’oubli par la magie de l’improvisation et de la navigation à vue – lorsque pointe à l’horizon la compétition internationale. Qu’attendre des joueurs dont le mérite est le seul fait qu’ils « jouent en Europe » ? On se retrouve donc à la haute compétition avec des joueurs pratiquement sans niveau ni valeur intrinsèque réelle. Résultat : néant.
La tâche et la mission – gagner le trophée – deviennent, dès lors, assez compliquées pour nos braves sélectionneurs nationaux, qui, en réalité, n’ont pas les coudées franches (…) Pourtant, ils doivent porter le chapeau lorsque, inévitablement, survient l’échec. Wabo et Sockeng devraient, une fois au bercail, se requérir auprès de Jean Manga Onguene, du secret qui
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futle sien lorsqu’il y a une quinzaine d’années il conduisit, à la plus haute marche du podium africain, « son » équipe junior.
Qu’importe. Le double échec de nos lionceaux à la coupe du monde et aux jeux de la francophonie a au moins l’avantage de traduire, une fois de plus, la triste réalité et selon laquelle les Lions Indomptables sont l’arbre qui continue à cacher l’immense forêt de tares et autres insuffisances que recèle encore notre football. Des tares et insuffisances qui ne doivent pas continuer à laisser indifférents les dirigeants qui trouvent désormais sans doute un appui et un soutien déterminants auprès du ministère de tutelle, et aussi auprès de la très dynamique Association des footballeurs camerounais (Afc) conduite par David Mayébi, dans la mission de restructuration et de professionnalisation qui lui est dévolue. Il importe d’aplanir au plus vite ces écueils pour que notre football puisse refléter l’image qu’on lui attribue au plan international.
Dans cette mouvance, les Lions Indomptables eux, mènent campagne pour la coupe du monde. Pour vraiment cerner les enjeux qu’implique la qualification, coûte que coûte, de l’équipe du Cameroun pour le mondial de l’an prochain, il convient de les situer dans leur juste contexte. La coupe du monde dont l’Afrique va être dans 8 petits mois le théâtre pour la première fois, ne va pas sans une lourde implication pour le Cameroun. Le choix porté sur Samuel Eto’o par la Fifa, instance faîtière du football mondial, comme mascotte de cette 19e édition, en appelle à une double compréhension au moins : il- le choix- arrive comme une consécration du joueur dont la valeur subjugue incontestablement au plan continental, autant qu’elle est des meilleures à l’échelon mondial, primo. Secondo, ce choix est on ne peut plus incitatif pour les Lions Indomptables à prendre coûte que coûte leur ticket pour la grande fête quadriennale du ballon rond que l’Afrique — dont ils sont la meilleure référence sur le continent – a l’insigne honneur d’organiser pour la première fois. Traduction simpliste : la coupe du monde en Afrique sans le Cameroun n’aurait pas l’allant ni la détonation qu’on en attend. En se hissant à la tête de leur groupe, les Lions Indomptables ont fait montre de bravoure et d’une réelle détermination pour surmonter le lourd handicap d’une entrée en matière ratée. Cependant la belle revanche sur les Eperviers du Togo la semaine dernière à Yaoundé ne peut se percevoir seulement que comme un pas décisif vers la coupe du monde, l’essentiel et le meilleur étant à venir. Et l’avenir n’est autre que l’ultime confrontation du 14 novembre prochain avec les Lions de l’Atlas. Evoluant désormais crinière au vent et toutes griffes dehors – trois matches pour autant de victoires avec 8 buts marqués et seulement 1 contre – , les Lions Indomptables affichent ainsi la détermination qui est la leur pour atteindre leur objectif : être corps et biens en Afrique du Sud dans quelques mois. Mais à dire vrai, c’est au soir du 14 novembre, au terme du match contre les Lions de l’Atlas à Rabat que s’effacerait, dans la mémoire collective, le « scénario catastrophe » de 2005.
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