|
|
Coupe du monde 2010: Une finale africaine à Zurich (17.05.2004)
Ambroise EBONDA
La Fifa désigne le pays organisateur ce samedi. L’élection va se muer en un duel Maroc - Afrique du sud.
Quel pays organisera la Coupe du monde 2010 ? Les 24 membres du Comité exécutif de la Fédération internationale de football association (Fifa) en décideront à l’issue d’un vote secret ce samedi 15 mai à Zurich (Suisse). Une chose est absolument sûre, lorsqu’aux environs de 14 heures ce samedi, Joseph Blatter, le président de la Fifa, viendra dans le grand hall de la Foire de Zurich annoncer le résultat du vote, il ne pourra dévoiler que le nom d’un pays africain. En effet, depuis le 7 juillet 2001 que la Fifa a adopté le principe de la rotation entre les continents de l’organisation de la Coupe du monde, on sait que ce sera au tour de l’Afrique d’accueillir, en 2010, la plus grande compétition de football qui soit.
A l’heure où l’on parle de l’Union et de la renaissance africaines, on aurait rêvé que cette Coupe du monde soit véritablement africaine et se joue dans plusieurs pays du continent à la fois. Mais, les enjeux politiques et économiques que l’événement charrie sont tels que l’Afrique du sud, l’Egypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie ont choisi de se mettre en concurrence pour en obtenir l’organisation. Certes, la Libye et la Tunisie ont présenté un dossier de candidature commune, mais elles ont essuyé le refus catégorique et étonnant de Joseph Blatter qui estime que « la coorganisation n’est pas prévue dans les statuts » et que « le comité exécutif ne choisira pas l’incertitude d’une coorganisation », alors même que cette coorganisation avait été accordée au Japon et à la Corée du sud en 1996 pour la Coupe du monde 2002. Les deux pays vont donc devoir y aller séparément, ce qui fragilise leurs candidatures. Il n’est même pas exclu que la Tunisie retire la sienne avant le vote.
Un parfum de revanche
Malgré un dossier solide, l’Egypte qui n’a pas assez vendu sa candidature et dont les principaux responsables fédéraux ont démissionné de leurs fonctions après la dernière Coupe d’Afrique des nations, ne se fait pas non plus trop d’illusions sur ses chances. Le vote de ce samedi devrait donc se muer en un duel entre l’Afrique du sud et le Maroc qui ne sont pas à leurs premières candidatures. En estimant que « l’Afrique du sud a le potentiel pour organiser une excellente Coupe du monde », le rapport d’inspection de la Fifa sur les 5 candidats fait du pays des Bafana Bafana le grand favori. Il y a 4 ans, dans la course à l’organisation de la Coupe du monde 2006, l’Afrique du sud était déjà affublée du même statut, avant d’être coiffée au poteau par l’Allemagne (11 voix contre 12), parce que le Néo-Zélandais Charles Dempsey s’était abstenu au dernier moment alors que sa confédération lui demandait de voter pour l’Afrique du sud.
A Pretoria, on espère que les 24 membres du Comité exécutif de la Fifa voudront 4 ans plus tard, réparer ce qui avait alors été présenté comme une grosse injustice. L’Afrique du sud dispose en tout cas d’atouts incontestables pour s’imposer. Elle dispose d’une bonne expérience en matière d’organisation d’événements d’importance : Coupe du monde de rugby en 1995, Can en 1996, Coupe du monde d’athlétisme en 1998, Coupe du monde de cricket en 2003, etc. Elle dispose surtout du dossier le plus solide sur le plan des infrastructures. Mais, elle reste handicapée par un taux de criminalité qui est le plus élevé du monde, 115 tués chaque année, pour 100 000 habitants, et une prévalence au vih /sida , entre 15 et 39 %, qui fait peur. N’empêche, le rapport technique de la Fifa estime que l’organisation de la Coupe du monde en Afrique du
|
sud« générera une unité sensible parmi les différents groupes ethniques séparés depuis des années, socialement, culturellement et sportivement ».
Au nom de l’histoire
Malgré ces atouts sud - africains, le Maroc, déjà candidat malheureux en 1988, 1992 et 2000, veut croire en ses chances. A Casablanca, on considère que c’est grâce aux candidatures répétées du Maroc que l’idée d’attribuer la Coupe du monde à un pays africain a fait son chemin. Ne fut-il pas le premier en 1987, à prendre à bras-le-corps ce projet si cher aux Africains ? Ne devrait-il pas être le premier à en bénéficier ? Le Maroc qui a le précieux avantage d’être géographiquement très proche de la vieille Europe, contrairement à l’Afrique du sud, a également démontré sa grande capacité à organiser des événements de portée mondiale dans différents domaines. Il a surtout su surmonter avec réalisme les lacunes de ses précédentes candidatures en présentant cette fois-ci un dossier ficelé de manière professionnelle, complémentaire et convaincante.
La partie est donc loin d’être gagnée pour l’un ou l’autre pays. Ce vendredi 14 mai, chacun des 5 comités de candidature montera encore au créneau dans le grand auditorium de la Fifa à Zurich, pour vanter les mérites de son dossier aux 24 membres du Comité exécutif. Puis, viendra la nuit. Une nuit longue, au cours de laquelle, chaque comité tentera de convaincre les électeurs par d’autres moyens. Le comité sud-africain s’est déplacé avec des ambassadeurs de poids, dont Mandela, Thabo Mbeki, Desmond Tutu, Frédérik De Klerk et Abédi Pelé. La Délégation marocaine conduite par le frère du roi, comprendra quant à elle l’ancien Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez, le recordman des buteurs de la Coupe du monde, Just Fontaine, le Brésilien Scolari, sélectionneur de l’équipe du Portugal et… le président sénégalais Abdoulaye Wade accompagné d’une quarantaine de personnalités sénégalaises acquises à la candidature marocaine.
A quoi va servir tout ce beau monde, pourrait-on se demander. Il se trouve tout simplement, qu’ici et là, on n’a pas oublié qu’en juillet 2000, c’est une ultime partie de golf entre l’Allemand Franz Beckenbauer et le Néo-Zélandais Charles Dempsey qui avait amené celui-ci à lâcher l’Afrique du sud et à offrir l’organisation de la Coupe du monde 2006 à l’Allemagne.
Les 24 électeurs
Le vote est réservé aux membres du Comité exécutif qui sont : <
• 9 Européens : Joseph Blatter ( Suisse), Lennart Johansson (Suède), David Will (Ecosse), Angel Villar (Espagne), Michel D’Hooghe (Belgique), Senes Erizk (Turquie), Viatcheslav Koloskov (Russie, Gerhard Mayer Vorfelder (Allemagne), Michel Platini (France) ;
• 4 Africains : Issa Hayatou (Cameroun), Slim Aloulou (Tunisie), Ismaïl Bhamjee (Botswana), Amadou Diakité (Mali) ;
• 4 Asiatiques : Mohammed Bin Hammam ( Qatar), Chung Mong Joon (Corée du sud), Worawi Makudi (Thaïlande), Junji Ogura ( Japon) ;
•3 Sud-Américains : Nicolas Leoz ( Paraguay), Julio Grondona ( Argentine), Ricardo Teixeira ( Brésil) ;
• 3 de la Concacaf : Jack Warner (Trinité-et-Tobago), Chuck Blazer ( Etats Unis), Isaac Sasso Sasso (Costa Rica) ;
• 1 de l’Océanie : Ahongalu Fusimalohi ( Tonga)
La majorité des voix est nécessaire pour l’emporter. Si le premier tour du scrutin n’est pas décisif, le candidat ayant obtenu le moins de voix est exclu du deuxième tour. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un candidat obtienne enfin la majorité absolue. En cas d’égalité de votes, lorsqu’il reste deux candidats, la voix du président de la Fifa est prépondérante pour parvenir à une décision définitive.
|
|
|
|
|
|
Hits: 3905 | lemessager.net
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|