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Can 2007 : Les basketteurs boudent la prime du gouvernement (29.08.2007)
Hier chez le ministre des Sports, les basketteurs ont souhaité que leur reconnaissance soit à la dimension de leur exploit.
Bertille M. Bikoun
La réception officielle des héros de Luanda était prévue hier à 13h30. Celle-ci avait lieu dans la salle de conférence du ministère des Sports et de l’Education physique. Les médaillés d’argent de la 24ème Coupe d’Afrique des nations de basket-ball sont arrivés bien avant le heure indiquée. Après quelques familiarités avec les proches et des interviews aux hommes des medias, ils ont été installés dans la salle par le protocole du ministère des Sports. Tout était fin prêt. L’on attendait plus que le ministre Augustin Edjoa. Trente minutes plus tard, rien. Des indiscrétions font état de ce que le ministre des Sports avait rendez-vous à 13h avec son homologue de l’Economie et des finances, Polycarpe Abah Abah. Au menu de leur entretien, des liquidités pour payer les primes des basketteurs.
Quand est-ce que Augustin Edjoa est revenu de là ? Toujours est-il que le président de la Fédération camerounaise de basket-ball, Chrysogone Noah, les athlètes et leurs encadreurs techniques sont invités à se rendre dans le cabinet du ministre des Sports, où les y rejoints les collaborateurs de ce dernier. Aucun homme de medias n’est autorisé à assister à cette rencontre. Il se murmure alors qu’il s’agit d’un conciliabule. A l’origine, les basketteurs boudent la prime de deux millions offerte par le ministre des Sports après leur exploit angolais. Brice Vounant et ses coéquipiers veulent avoir cinq millions de Fcfa, au moins.
Pour certains joueurs, "nous avons effectué des sacrifices. Nous attendons également que la reconnaissance de l’Etat soit à la dimension de ce que nous avons fais". Toujours est-il qu’à l’intérieur, çà coince. Une heure trente plus tard, c’est le directeur des Affaires administratives, Pierre Joseph Noungui, préoccupé, qui sort de la salle. Il reviendra quelques minutes plus tard, avec des liasses de billet de banque. A 16h18, les joueurs sortent, enfin, du cabinet du ministre. Les mines renfrognées. Ils s’attardent à l’entrée au perron du ministère. Avant de regagner la salle de conférence, sans mot dire.
Ambitions
Les basketteurs ont néanmoins eu gain de cause. Seulement, ils ne
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recevront pas la totalité de la prime réclamée. En fait, en sus des deux millions proposés par le ministre des Sports, ce dernier en a rajouté 500.000 Fcfa à chacun. L’autre moitié de la prime querellée, à savoir 2,5 millions, sera versée plus tard. D’après des responsables du ministère en effet, les caisses sont vides. Il faut faire appel au ministère de l’Economie et des Finances et attendre que l’argent soit débloqué pour pouvoir répondre aux besoins des athlètes, arguent du moins certains d’entre eux. Cet argent sera viré dans les comptes bancaires des joueurs. Pour ceux d’entre eux qui n’en possèderaient pas, ils recevront des Western Union.
D’après les joueurs, "si nous avons accepté ce compromis, c’est parce que la plupart d’entre nous sont des étudiants. Nous n’allons pas rester ici, au pays, pour marchander". C’est donc en toute politesse qu’ils recevront, chacun, sa prime, disséminée dans deux enveloppes kaki. Sans sourire.
Une attitude que tentera d’expliquer Chrysogone Noah, dans son allocution improvisée, parce que, avouera-t-il, "j’ai été surpris". Pour le président de la fédération en effet, "ces enfants ont besoin de reconnaissance. Personne ne vendait cher la peau de notre équipe. Ces enfants ont eu un comportement héroïque. Ce sont des héros. Ils ont été des lions indomptables, des lions conquérants". Une sélection jeune au potentiel physique et technique indéniable et reconnu par tous. Avec la médaille d’argent obtenue à Luanda, les Lions sont en effet qualifiés pour le tournoi préolympique qui aura lieu en juillet prochain en Espagne.
Aussi, pour le président de la Fécabasket, "si nous restons unis, nous avons là une possibilité d’aller aux J.O". Seulement, pense t-il, "le hasard a ceci de particulier qu’il n’arrive qu’une fois. Sans la préparation, nous n’aurons rien. […] Je n’ai pas les moyens. Monsieur le ministre, vous savez où les trouver", a conclu Chrysogone Noah. Ambitions pour lesquelles le ministre des Sports s’est engagé à donner les moyens, tant pour la préparation des prochaines échéances que la participation auxdites compétitions. Afin que pareil déplacement (comme celui de Luanda) ne s’effectue plus dans de telle s conditions. Les Lions se sont rendus en Angola par vagues, dans l’anonymat et sans moyens. Sans aucune préparation.
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