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LES BLEUS ENTRE “FRANÇAFRIQUE” ET IMMIGRATION CHOISIE (07.07.2006)
Un Arabe et dix sept Noirs dont sept font partie du onze type du coach Raymond Domenech ont permis à la France d’être présente le 9 juillet prochain en finale de la coupe du monde. Lumière sur les paradoxes et les malaises d’un pays malade de ses politiciens.
Les enfants et petits enfants d’Afrique vont peut-être offrir, dimanche prochain, à la France le second trophée derrière lequel elle court. Après l’exploit de 1998, la chute libre de 2002, les Bleus français renaissent de leurs cendres et convoitent légitimement la coupe du monde d’Allemagne 2006. N’ont-ils pas vaincu des favoris tels que l’Espagne en 8ème de finale, le Brésil en quart de finale et le Portugal en demi finale ? Comme en 1998, la plupart des joueurs qui défendent les couleurs de la France sont issus de l’immigration ou de l’histoire coloniale de la France. Ils ont été sélectionnés pour mettre leur intelligence et leur talent au service de la France.
Bleus Black boys : immigrés choisis !
Dans cette édition de phase finale de la coupe du monde qui tire à sa fin, la liste des Bleus français met en évidence dix sept Noirs d’Afrique et des Antilles et un Arabe de renom. Sur un total de 23 joueurs. Parmi ces fils et petits-fils du continent noir qui font tant rêver la France de Nicolas Sarkozy et de Jean-Marie Le Pen, on peut citer des joueurs talentueux originaires de l’Algérie (Zinedine Zidane) ; du Sénagal (Vieira et Louis Saha) ; du Bénin (Sydney Govou) ; de la République démocratique du Congo (Makelélé, Chimbonda) ; du Cameroun (Alain Boumsong) ; de l’île Maurice (Dhorasso) ; du Mali (Alouim Diarra) ; de Guadeloupe (Lilian Thuram, Thierry Henry), d’autres contrées des Caraïbes et des départements et territoires français d’Outre-mer (Malouda, Syvestre, Abidal, William Gallas et Sylvain Wiltord) ; d’Argentine (David Trezeguet)… On le voit, l’équipe de France pourrait bien porter le nom de diaspora noire au regard de sa composition.
C’est une sélection qui tire ses racines d’une longue et vieille histoire de la France avec ses anciennes colonies d’Afrique et des Amériques. C’est aussi le résultat d’une espèce de “ Françafrique ” qui, dans le
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domaine des sports et du football en particulier, poursuit l’exploitation de ce que l’Afrique regorge de meilleur comme talents et génies. Afin d’élever la France au rang des grandes nations sportives en général, et en particulier de football. Zinedine Zidane, en fin de carrière comme certains de ces coéquipiers ‘Lilian Thuram notamment) ont tout donné à la France : coupe du monde, coupe des confédérations, coupe d’Europe, etc. Si les Bleus l’emportent dimanche, lors de la finale qui les met aux prises avec la Squadra Azzurra d’Italie, Zidane, Thuram, Makélélé et Thierry Henry auront hissé la France pour la deuxième fois sur le toit du monde. A quelques jours de la fête nationale du 14 juillet que le chantre de l’immigration choisie, Nicolas Sarkozy, prépare minutieusement.
“Africains-Français ”
Dira-t-on un jour “ Africains-Français ” par analogie aux “ Africains-Américains ” ? Ces Africains qui font gagner la France reçoivent-ils en retour, eux et leurs communautés présentes sur le sol français, la gratitude et la considération qu’ils méritent ? Pourquoi certains politiciens français continuent-ils d’entretenir une psychose de l’insécurité bâtie autour des communautés noires et arabes vivant sur le territoire français ? Comment comprendre la forte survivance des préjugés et comportements racistes dans un pays qui prône pourtant l’égalité, la liberté et la fraternité ? Le durcissement de la législation sur l’immigration en France montre bien que les autorités françaises ne sont pas prêtes à assumer entièrement les conséquences des actes posés par les pouvoirs colonial et néo-colonial français.
Les Bleus français sont le miroir d’un pays qui avance grâce à la sueur des fils et petit-fils d’immigrés. Mais, paradoxalement, ces derniers sont perçus et traités comme de “ la racaille ”, “ des voyous ”. Si le ministre français de l’intérieur tient à succéder à Jacques Chirac, qu’il cesse d’utiliser des boucs émissaires et se rappelle ses origines hongroises. C’est dans sa diversité et sa pluralité que la France affiche et affirme sa puissance. Le reste n’est qu’hypocrisie, xénophobie et ingratitude.
EDMOND KAMGUIA K.
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